Le Quatrième Cavalier
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Cette aventure commence à Paris un jour du mois de mai 1920. Elle a été conçue pour un meneur de jeu expérimenté, des joueurs qui le sont moyennement et des personnages, de préférence débutants, ayant un profil scientifique. Si vous choisissez d'utiliser les personnages prétirés (présentés au chapitre il faut compléter leurs caractéristiques « Le groupe de recherche Thiébault Bienaimé »). Elle attend. Avec la patience des rochers, Elle attend. Avec la certitude que ce n'est pas en vain, ...Contient : personnage (6), pj (109)(...) Elle vit sans vivre vraiment... Elle pense sans penser vraiment... Elle est différente... Profil des investigateurs : LesPJsont des scientifiques recrutés par un groupe de recherche privé et indépendant. En tant que scientifiques de ce début de XXème siècle, ils sont profondément convaincus que le surnaturel n'existe pas et que tout peut s'expliquer de manière rationnelle et logique. (...)
lis doivent donc faire preuve d'un scepticisme des plus grands, d'une foi dans la science des plus inébranlables... du moins au début de l'aventure. Les connaissances desPJpeuvent toucher les domaines de leur choix, y compris celui du Mythe de Cthulhu (en cas depersonnageexpérimenté). De toute façon, cela ne sera d'aucune utilité dans l'aventure, l'intrigue principale n'ayant strictement rien à voir avec le Mythe. (...)
Ils peuvent également choisir d'incarner un des membres du groupe « Thiébault Bienaimé » (voir plus loin) soit dès le début de l'aventure, soit par la suite en cas d'»» événement malheureux Deux joueurs peuvent convenir que leurs personnages entrent dans l'aventure en u couple un scientifique étant accompagné d'une personne de son entourage, par exemple : professeur et étudiant(e) ou assistant(e), dilettante et secrétaire particulier, mari et femme, père et fille, etc. Dans ce cas, le secondpersonnagepeut ne pas coller au profil défini plus haut. Ce n'est pas lui qui est recruté, mais celui qu'il accompagne. L'étendue du problème : LesPJfont de la science leur credo. Pourtant, tout ne peut pas s'expliquer par des formules et des théorèmes. (...)
l'étau autour d'elle se relâche ; cependant la délivrance ne vient pas. Qu'importe, elle a la patience de ceux pour qui le temps n'est rien. Libérée par lesPJqui pensent sans doute avoir affaire à un simple vestige archéologique, la Chose commence à agir : les plantes dépérissent. (...)
La science est impuissante devant la Chose, de même que les forces occultes. Pourtant, ensemble, science et occultisme détiennent la solution. LesPJ, fervents défenseurs de la science, vont être amenés à composer avec l'occulte pour arrêter cette terrible menace. (...)
Ils iront même jusqu'à lancer un sort de téléportation pour se rendre plus rapidement en Sibérie, là où tout les guide. Malheureusement, le sort ne sera pas assez puissant et lesPJ« atterriront près de la Muraille de Chine. Il leur faudra lancer le sort une seconde fois, et vite car les millions de squelettes qui dorment dans la Muraille ne demandent qu'à se réveiller. (...)
Le groupe est totalement indépendant et dispose de ressources propres : c'est hôtel particulier de feu Thiébault Bienaimé qui sert de locaux et la fortune du même Bienaimé, judicieusement placée, assure le bon fonctionnement des recherches (équipements, salaires , nourriture, voyage, etc.). LesPJpeuvent obtenir ce qu'ils veulent du moment qu'ils restent raisonnables (au MJ d'en juger) et qu'aucune loi ne soit enfreinte. (...)
Certains le tiennent en grande estime , d'autres le prennent pour un asile de doux dingues, d'autres encore, les plus nombreux, n'ont aucun a priori. Si lesPJfont appel à de l'aide scientifique extérieure ce sera au MJ de décider de l'accueil qui leur sera réservé. (...)
Botaniste, elle soigne avec amour les plantes du cloître et se jette à corps perdu dans des expériences fascinantes. Au moment où lesPJarrivent à l'hôtel, elle commence justement une nouvelle expérience dont le but est de faire germer des graines fossiles de fougères arborescentes du crétacé inférieur grâce à des chocs répétés d'électricité statique. (...)
Créant ainsi de multiples cachettes et recoins. Incidents et menus événements Ces quelques mini scénarios ont pour but de permettre auxPJde faire connaissance, en situation, avec les différents PNJ, et de meubler les éventuels temps morts. (...)
* Une araignée venimeuse d'une espèce très rare et très grosse s'échappe du vivarium. Marcelle Verteramure se cloître dans son laboratoire. Henri demande auxPJde l'aider à retrouver sa protégée sans lui faire de mal. La fugueuse s'est réfugiée dans la salle des squelettes, au creux d'une omoplate de dinosaure et compte bien y faire son nid. * Sur le point d'être surprise en tenue légère en plein couloir, Suzanne gratte à la porte d'unPJ. A peine est-elle entrée que Sauvage pointe son nez. Sous le prétexte d'entretenir lePJd'une question scientifique, Philibert s'éternise dans la chambre. Plus le temps passe, plus il risque de découvrir la cachette de Suzanne. (...)
Sur les quais, tout près de l'île de la Cité et de Notre-Dame, les fiacres et les automobiles , tous les jours plus nombreux, perpétuent la tradition des « embarras de Paris. LesPJse rendent tous au 66 quai des Tournelles, au siège du groupe de recherche Thiébault Bienaimé ; à pied, confortablement installés à l'arrière d'un fiacre ou ballottés dans une automobile pétaradante. (...)
Chacun d'eux relit la lettre qu'il a reçue , une lettre portant les signatures illustres des anciens assistants du grand savant disparu : Philibert Sauvage et Albert Kerr. (Il est bien évident que lesPJféminins reçoivent une version féminisée de cette lettre.) LesPJont tous décidé d'accepter la proposition et se rendent, chacun de leur côté, au 66 quai des Tournelles. Chacun d'eux vérifie l'adresse portée sur la lettre, consulte sa montre puis frappe au portail massif sans obtenir de réponse. (...)
En effet , le gardien, Pierre Bonenfant, un vieillard respectable et attendrissant, est malheureusement ii dur de la feuille Ce léger handicap explique que les essais desPJsoient pour l'instant restés infructueux. Chaque fois que lesPJfrappent au portail, Bonenfant doit réussir un jet sous sa compétence Entendre pour effectivement entendre! Ceci fait, il se précipite pour ouvrir avec toute la vélocité que lui permettent ses vieilles jambes. Durant leur attente, lesPJpeuvent admirer les frises qui ornent le fronton de la porte. Celles-ci représentent des nymphes et des satyres se poursuivant mutuellement. (...)
L'artiste eut bien du mérite à réaliser cette oeuvre car les modèles n'étaient que rarement immobiles... En regardant la rue, pour passer le temps, lesPJpeuvent remarquer deux hommes au type slave prononcé, assis dans une automobile. Ces hommes les observent visiblement et fuient dès qu'ils se sentent repérés. (...)
Cette découverte faite, la porte s'ouvre enfin... Pierre Bonenfant écarte avec peine un des battants et demande auxPJle motif de leur visite. Ces derniers doivent s'armer de patience pour se faire entendre. Si après trois essais, ils n'y sont toujours pas arrivés, Philibert Sauvage viendra à la rescousse et leur permettra d'entrer dans la cour intérieure de l'hôtel. (...)
Seule la gouvernante écoute religieusement ; quant aux autres, cela va de l'intérêt poli pour Kerr et Verteramure, à l'indifférence iconoclaste de Mac Murson et Bonichon qui se parlent même à voix basse. De l'attitude desPJdurant ce discours dépend la première impression qu'ils feront... et les amitiés qu'ils pourront plus facilement nouer. (...)
Dans l'attente de vous connaître, Monsieur, veuillez accepter toute notre admiration et le respect qui sied à un pair. Philibert Sauvage Albert Kerr : La bête de Lostignac : Un matin, lesPJsont convoqués par Sauvage dans le fumoir, non pour leur faire des remontrances mais pour leur confier une mission d'investigation. (...)
Il y est encore, le riche original attend en effet que les choses se calment pour reprendre ses essais. A Lostignac, lesPJsont accueillis comme des sauveurs. « Pour sûr que les savants vont l'occire la sale bête qui a fait ça à la Noiraude», entendent-ils partout. Pour commencer leur enquête, lesPJdisposent de trois voies : les restes de la vache » dévorée », le témoignage du père Matthieu qui a assisté de loin à la scène et les lieux mêmes de l'attaque. (...)
Inutile d'essayer de creuser, ce serait une perte de temps, la foreuse en se remettant en marche a rejeté derrière elle ce qu'elle arrachait au sol, comblant du même coup le passage. Cependant, la solution de cette énigme se trouve là. LesPJpeuvent remarquer sur les parois du tunnel les mêmes traces que celles trouvées sur la vache. Bien dessinées dans de l'argile, elles évoquent aussitôt pour qui connaît la géologie ou la mécanique les trépans d'un engin de forage. (...)
Le riche original est dépassé par l'ampleur que prennent les événements et ne voit pas d'autre solution pour sortir de cette situation que de hâter son départ pour le centre de la Terre, départ qui aura lieu la nuit, deux jours après l'arrivée desPJ. Ces préparatifs accaparent le plus clair de son temps. Il refusera de voir quiconque et surtout lesPJ. Cependant, le fait que ces derniers soient des scientifiques le convaincra finalement de les recevoir à la condition qu'ils gardent le secret. Après un excellent repas, lesPJsont témoins du départ de la foreuse avec l'original à son bord. Plus personne n'en entendra parler, la bête de Lostignac aura vécu... La Source aux Crânes : Une nouvelle enquête : A peine de retour à Paris, lesPJapprennent que Kerr requiert leur aide pour une enquête aux alentours du village de Mosdilion situé dans une vallée reculée des Alpes. (...)
Kerr leur demande d'apporter de l'équipement de spéléologie pour explorer les nombreuses grottes qui minent la vallée comme un gruyère. Suzanne a déjà organisé le voyage desPJ. Ils iront en train jusqu'à Lyon. Là, une voiture (avec chauffeur si aucun d'eux ne sait conduire) sera mise à leur disposition pour se rendre jusqu'au village. Lors d'un arrêt dans une petite gare, une vieille gitane monte dans le train et propose auxPJde leur tirer les cartes. Si ces derniers refusent, en bons scientifiques qu'ils sont, la vieille femme donnera un aperçu de ce qu'elle sait faire en »devinant » le métier de chacun (ce qui n'est pas très dur pour un meneur de jeu). (...)
A ceux qui acceptent finalement, la gitane fait tirer cinq cartes et les retourne une à une. Les quatre premières sont une illustration du caractère dupersonnage, de ses petits secrets, de son métier et de ses aventures passées. La dernière est invariablement la mort. (...)
La gitane, affolée par ce que révèle ses cartes, se signe à plusieurs reprises et quitte précipitamment le train sans demander le moindre argent. La locomotive démarre. LesPJaperçoivent alors sur le quai la gitane, toute enveloppée dans un nuage de vapeur. Croiser son regard où se lit une horreur indicible demande de faire moins que leur POU sur 3d6 pour ne pas être ébranlés (-1 point de SAN). (...)
Quant à la source aux crânes, elle n'a rien de particulier. Ce n'est qu'un filet d'eau coulant d'une faille étroite. Tout cela, lesPJpeuvent l'apprendre à Paris en faisant des recherches bibliographiques ou en lisant sur place les notes de Kerr. Ce qui est encore caché Ce que lesPJne peuvent savoir, c'est que la collection d'horreurs et d'abominations qu'est l'histoire de cette vallée n'a rien de fortuit. (...)
* Caractéristiques FOR 10 DEX 13 INT 13 CON 12 APP 10 POU 13 TAI 12 EDU 15 La mort en cette vallée : A peine arrivés à Mosdilion, lesPJapprennent une terrible nouvelle : Kerr est mort. Pour le garde-champêtre les choses sont claires, trop claires même. (...)
Le corps a été placé dans la réserve de la maison du maire servant pour l'occasion de morgue improvisée. Invités à reconnaître le corps, allongé sur une longue table et entouré de pains de glace, lesPJpeuvent remarquer des faits troublants s'ils connaissent la médecine. Kerr porte des bleus sur les bras et il y a du sang sous ses ongles. (...)
Le garde-champêtre prend bonne note de ces observations, promet de prévenir la gendarmerie puis laisse lesPJentre les mains du maire. Celui-ci les accueille et se charge de leur trouver un logement. Mosdilion n'est pas très grand, il n'y a aucune hôtellerie. (...)
Les maisons de montagne sont toutes les mêmes, le rez-de-chaussée est occupé par une étable, le premier étage sert d'habitation. Ainsi la chaleur des bêtes permet de chauffer les hommes. ChaquePJest logé séparément, il n'y a aucune autre possibilité. Le gardechampêtre et le sculpteur se proposent spontanément ; la place manquant chacun d'eux hébergera unPJ. Kerr logeait ailleurs, chez une charmante vieille paysanne qui se fera une joie d'accueillir un éventuelpersonnageféminin. En inspectant la chambre de Kerr, on peut trouver une petite fiole contenant de l'alcool de Mac Murson, un portrait de Suzanne et les notes du scientifique sur le village. (...)
De cette lutte, il garde de profondes griffures au bras droit, Kerr s'étant accroché à lui avec l'énergie du désespoir. Logiquement, lesPJvont commettre la même erreur et aller voir le curé. Ce dernier est encore sous le choc de son acte. (...)
D'autant plus que la pleine lune approche... Tendu, torturé par le remords , le père Benoît fait tout pour éviter lesPJ. Il ne veut leur apporter aucune aide, refusant même de leur servir de guide. S'il est contraint de les rencontrer , il essaye de les dissuader d'explorer les grottes. (...)
Le curé ne veut pas qu'une autre personne meure à cause de lui, cependant il est trop lâche pour agir directement contre Rouvier. Tout au plus essaye-t-il de prévenir lesPJà demi-mot. S'il se sent acculé, ou si Rouvier décide d'agir contre lesPJ, le curé se suicide en trahissant le secret de la confession, fuyant ainsi les responsabilités terrestres qu'il est incapable d'assumer et se punissant plus durement qu'aucun tribunal ne pourrait le faire. Ainsi le père Benoît se pend à la corde de la cloche, la faisant sonner comme un tocsin. (...)
Que Dieu me pardonne, s'il le petit... » Jourdain et Furland, eux, se feront l'un ou l'autre une joie de guider lesPJ; le garde-champêtre, fusil à l'épaule, se proposera même spontanément. Ainsi Rouvier peut-il avoir constamment un oeil sur eux. S'il sent que lesPJvont tout découvrir, il n'aura aucun scrupule à signer leur arrêt de mort, même si cela doit le perdre. (...)
Seule une exploration systématique ou la chance peuvent en indiquer la position. C'est en la cherchant que lesPJpeuvent rencontrer le vieux fou, tapi dans sa caverne ou occupé à manger des baies. Avec simplicité, il voudra leur montrer sa collection de coeurs qu'il arrache aux animaux. (...)
Autrement , on passe devant sans s'en apercevoir , au grand désespoir d'une éventuelle victime y attendant son sort, peut-être même unPJpour qui les choses ont mal tourné. Cette salle est sans décorum, les sacrifices sont opérés à même le sol de pierre. (...)
Quant au poignard, un zoologue peut avancer qu'il s'agit d'une défense de mammifère marin, un morse sans doute. Pour en être certain, il faudrait l'ôter. Plus facile à dire qu'à faire, car dès qu'unPJtouche au poignard ou essaye de desceller les crânes du boyau, le squelette s'anime et empoigne ses armes. (...)
Près de l'entrée, une source ruisselle sur la paroi puis disparaît dans une faille ; à cet endroit manque des crânes, c'est là l'explication du mystère de la source de Mosdilion. Mais certainement que lesPJne s'en préoccuperont pas. Un autre détail, bien plus troublant, accaparera sans doute leur attention. (...)
La Chose extirpée de son écrin, tous les crânes de la caverne s'écroulent dans un vacarme assourdissant. Une véritable pluie de crânes s'abat alors sur lesPJqui bientôt sont enfoncés dans les os jusqu'aux genoux... Quelle fabuleuse découverte lesPJont-ils faite? Quel vestige d'une antique civilisation ont-ils mis à jour? Quel retentissement aura leur trouvaille? (...)
Le Quatrième Cavalier L'alliance des contraires Le gardien squelette et les crânes « aimantés » qui tombent tout seuls vont sans doute ébranler les convictions desPJcar rien ne peut expliquer « scientifiquement ces phénomènes. Il s'agit pour eux du premier pas dans l'irrationnel et l'occulte. (...)
Simplement parce que ce qu'ils ont déterré est loin d'être un simple vestige archéologique, c'est dans une certaine mesure quelque chose de vivant, quelque chose qui est en fait une terrible menace, non seulement pour lesPJ, aux premières loges, mais pour l'humanité toute entière. Cette Chose anime tout ce qui est mort avant sa libération et tue lentement tout ce qui vit. (...)
Les connaissances occultes vont révéler la nature de la menace et la façon de la parer, c'est-àdire amener la Chose en un lieu bien précis, un lieu dont la science seule peut déterminer la localisation. Ainsi lesPJvont devoir entrer dans un monde totalement inconnu pour eux et glisser progressivement vers le fantastique. (...)
Pour les hommes, ce premier pouvoir se concrétise par des cauchemars très réalistes dans lesquels le dormeur, qu'il soit victime ou bourreau , sent son « côté noir » surgir du plus profond de son âme et le dominer. En termes de jeu, chaque dormeur perd systématiquement un point de SAN par nuit. A 0 en SAN, lepersonnageest totalement dominé par le Mal et s'y adonne sans retenue. Vous pouvez moduler la perte de SAN en fonction de la santé mentale initiale des personnages. (...)
Par exemple, si vous voulez les ménager faites-leur perdre un point toutes les deux nuits, ou graduellement : un toutes les trois nuits, puis un toutes les deux nuits, jusqu'à un toutes les nuits... Parallèlement, unpersonnageà 0 de SAN attirera à lui comme un aimant les hommes déjà complètement voués au Mal. Le second pouvoir de la Chose, le principal, est d'animer les morts, hommes ou animaux et donc de créer, soit des squelettes, soit des zombies (équivalents à ceux des règles). (...)
Des faits troublants : Pendant que durent ces recherches, vont se produire des faits étranges qui peu à peu vont faire basculer lesPJdans le fantastique. Les plantes de Marcelle Verteramure se meurent inexplicablement. Les animaux du vivarium deviennent fous de peur. (...)
Comme un disque rayé, il restera sur ce mot, le répétant sur tous les tons comme s'il était la plus douce des musiques... A ce stade, avec ce qu'ils savent, ou plus exactement ce qu'ils se savent pas, sur la Chose, lesPJdevraient être naturellement enclins à glisser vers le fantastique d'eux-mêmes, d'autant plus si le rôle de scientifiques qu'ils ont dû endosser au début ne leur convient pas. (...)
Et à qui d'autres s'adresser qu'à des voyants ayant pignon sur rue! Ce peut être l'occasion de balader lesPJde charlatan en charlatan avec des décors des plus kitsch jusqu'à ce qu'ils tombent sur un vrai médium travaillant sans table recouverte de velours rouge, de marc de café de Colombie ou de turban en soie. (...)
Elle reçoit ses visiteurs dans son modeste logis et officie tout en mangeant sans retenue de délicieux acras de morue qu'elle prépare elle-même. Avant toute chose, elle voudra se concentrer en prenant la main desPJ. Puis avec une mine sombre qui contraste terriblement avec sa bonne humeur coutumière , elle les regarde, hésite à parler puis finalement lâche quelques mots : Je vois des crânes, des milliers de crânes , je vois une grande force autour de vous, une force mauvaise... je vois la mort... Mise au courant, elle demande à voir la Chose. Même si lesPJacceptent, elle ne la verra pas. Dès qu'elle entre dans la zone d'effet de la Chose, elle se sent mal à l'aise. (...)
Elle n'est pas de taille à lutter contre une telle force, aucun médium ne le peut. Ce qu'il faut auxPJest un occultiste, quelqu'un qui puisse comprendre de quoi il retourne... Mama Rosalie en connaît un, un nommé Auguste du Pré Vaugard. (...)
Le Livre de Sang : Munis de la recommandation de Mama Rosalie sans laquelle ils ne peuvent espérer être reçus, lesPJse rendent à Châtou. Avec Auguste, le changement de style est complet. Il ne s'agit pas d'un voyant comme Mama Rosalie, Auguste travaille avec sa tête non avec son coeur. (...)
Lire une page entière demande d'essuyer régulièrement le sang qui la recouvre. Auguste indique la nature de ses références mais n'oblige en rien lesPJà consulter l'ouvrage, libre à eux de tenter l'expérience s'ils ont le coeur bien accroché... Que faire ? (...)
Il ne servirait à rien d'essayer de remettre la Chose à sa place, dans la grotte aux crânes. Premièrement parce que le sort qui la retenait a été rompu, deuxièmement parce que lesPJn'ont ni les dizaines de milliers de victimes à sacrifier, ni la nature du rituel à accomplir, ni de toute façon le temps de le réaliser. (...)
La proposition peut paraître farfelue à des gens civilisés, elle le serait certainement en d'autres circonstances. Mais dans ce cas précis, c'est bel et bien la seule solution... LesPJsavent où ils veulent se rendre. Auguste possède la formule à réciter, connaît le dessin du pentacle à réaliser ; seul détail technique, il faut pour accomplir le rituel le concours d'un officiant de Baal et d'une grande prêtresse d'Isthar. (...)
La première idée qui vient à l'esprit est de trouver un employé des pompes funèbres chargé d'incinérer les corps. Celui que lesPJpeuvent approcher est un homme entre deux âges, très strict, raide comme un piquet, le visage comme taillé dans le marbre, qui refuse tout net. (...)
Là se trouve l'officiant de Baal, un homme râblé, primaire, ruisselant de sueur et travaillant près d'un four de fonte ressemblant à une gueule ouverte. Il ne comprend pas bien ce que désirent lesPJmais pour de l'argent il ferait n'importe quoi... La grande prêtresse d'Isthar : Changement de décor. (...)
Pour dénicher une prêtresse d'lsthar, la grande prostituée , il faut chercher une call-girl de luxe dans un palace. Habituée aux demandes les plus insolites, la fille ne s'émeut pas des désirs desPJet accepte pourvu que l'on y mette le prix là aussi... Les éléments étant réunis, il ne reste plus qu'à lancer le sort. (...)
Cependant, comme il n'a jamais testé ce sort, il ne peut garantir le résultat. Aussi recopiet- il tous les paramètres du rituel à l'intention desPJpour que ceux-ci puissent le reproduire par eux-mêmes, charge à eux de dénicher à nouveau officiant et grande prêtresse. Sous les ordres d'Auguste, lesPJéquipés pour le voyage, la Chose en main, prennent place au centre du pentacle. Puis l'occultiste place l'officiant et la prêtresse nus côte à côte et leur demande de répéter exactement ce qu'il leur dit. (...)
Le seul point délicat de ce rituel est d'empêcher le baaliste de peloter l'istharienne, ce qui brise la concentration et oblige à recommencer depuis le début. Les bords de la Kolyma : Une ville sous contrôle : LesPJse retrouvent en pleine nature, des collines herbues plantées de quelques arbres. A première vue, et contre toute attente, la magie a fonctionné, mais à première vue seulement. Durant la téléportation, lesPJont ressenti la désagréable impression de manquer de puissance. Tout d'abord emportés par un vent irrésistible, ils arrivent à destination simplement poussés par une brise mourante. (...)
A la question, sommesnous à destination, un botaniste répondra que non, la flore n'est pas celle que l'on peut attendre en Sibérie mais plutôt de régions plus au sud. Durant deux jours, lesPJavancent dans un pays désert , ne rencontrant pas âme qui vive. Pas un animal bien sûr, puisqu'ils fuient la Chose, mais également pas un seul être humain, ni même l'ombre d'un village. (...)
Le pentacle d'Auguste ou le choix des officiants n'y sont pour rien, mais sans doute que la puissance du sort est-elle insuffisante pour traverser plus de 15000 kilomètres d'un seul coup. LesPJen ont fait les deux tiers en quelques secondes, ce n'est pas mal tout de même. Le troisième jour, en suivant la Grande Muraille dans un terrain de plus en plus accidenté, lesPJarrivent à une trouée correspondant à une ancienne porte qui n'existe plus depuis longtemps. Là, passe une voie ferrée. (...)
La seule loi qui s'applique à Sin Shou est celle de Long. Rien ne peut se faire sans son accord , passer outre sa permission c'est encourir la mort. LesPJne sont pas les seuls blancs dans la ville. Il existe en effet une petite colonie de Russes blancs, principalement de la noblesse sibérienne, ayant fui leur pays en guerre. (...)
Une illustration de cette mentalité va leur être offerte dès leur première entrevue avec Long. A peine arrivés dans la ville, lesPJsont entourés de soldats et conduits sous la menace des baïonnettes jusqu'au palais. Long les attend, une cigarette à la main, impeccablement vêtu d'un uniforme de colonel et entouré de plusieurs femmes en fourreau de soie dont quelques Européennes. Parlant couramment anglais et français, Long propose de discuter du motif de la venue desPJà Sin Shou durant une partie de mah-jong, partie qu'il intéresse bien sûr d'une somme rondelette. Selon les usages, il attend que lesPJperdent et lui remettent la somme, ainsi il peut leur demander un tribut sans perdre la face. S'ils ne comprennent pas ce que Long attend d'eux, une des Européennes leur expliquera à demi-mot, des mots bien choisis pour ne pas heurter la sensibilité du maître. (...)
L'homme est policé , son langage châtié, il sait recevoir, mais il peut aussi être brutal et très cruel. LesPJjouent leur vie sur cette partie. Les usages satisfaits, Long les invite avec un grand sourire à séjourner au Saint-Pétersbourg Hôtel en attendant qu'il puisse assurer leur passage en toute sécurité vers la frontière mongole. Bien entendu, il n'a aucune intention de risquer le moindre soldat pour lesPJ, pas plus qu'il n'a l'intention, comme pour les émigrés russes, de les laisser partir un jour. Les fantômes de la Grande Muraille : C'est alors que lesPJsortent du palais qu'ils perçoivent les premiers craquements sinistres dans la muraille. Le mortier qui retient les pierres s'effrite, peu à peu les pierres se descellent. (...)
La Grande Muraille, sur tout son parcours, compterait diton plus de vingt millions de cadavres en son sein. Les craquements, ce sont ces morts qui cherchent à sortir... LesPJont un jour avant que les squelettes ne s'extirpent de la muraille pour se répandre dans la ville, un jour pour quitter cet endroit. (...)
S'ils y arrivent, la Muraille arrêtera de craquer et les squelettes resteront tranquillement à leur place. De nouveau donc, lesPJpartent à la recherche des deux éléments qui leur manquent. Le Saint- Pétersbourg Hôtel est un lieu à la limite du taudis où la nostalgie le dispute au désespoir. (...)
Quant à Irina, bien plus que l'argent, c'est le réconfort qu'elle donne à ces hommes qui compte pour elle. C'est elle la prêtresse d'Isthar. Pour la convaincre d'aider lesPJ, il faut jouer la carte de la noblesse, de la grandeur de la tâche, et surtout pas celle de l'argent car même si elle devenue une prostituée par nécessité elle n'en reste pas moins un être noble qui connaît ses responsabilités et ses devoirs. (...)
En négociant, on peut arriver à lui faire préférer 15 bouteilles d'alcool de riz. Un vol des corbeaux : Cette fois, c'est sûr, lesPJsont en Sibérie. Reste à savoir où! Car dans cette immensité de plaines et de forêts de bouleaux et de mélèzes, tout se ressemble. (...)
Ses soldats disposent d'armes mais sont trop saouls pour viser (fusil, pistolet 10%), à peine peuvent- ils se battre (couteau, Pieds-poings 20%). Ils ne devraient pas être de dangereux adversaires pour lesPJ. Si l'un d'eux au moins est fait prisonnier, il indiquera , en échange de sa vie sauve, l'endroit où lesPJse trouvent et leur fournira même une carte. L'île où lesPJveulent se rendre est connue pour abriter un tombeau royal, un lieu que les habitants de la région considèrent comme sacré, une terre interdite aux hommes. Le but est proche, plus qu'une vingtaine de kilomètres. (...)
Un lac y est nommé le lac des Noyés parce qu'il y a une dizaine d'années les soldats du tsar y ont noyé des aventuriers, des brigands et autres chercheurs d'or pour mettre fin à l'anarchie qui régnait dans la région. Ces noyés, transformés en zombies par la Chose et contrôlés par un desPJ, se feront une joie de mettre en pièces les déserteurs... Le tumulus des Sept Rois : L'ensemble de cet hypogée fut bâti, il y a plusieurs centaines de milliers d'années , là où débarqua le géant, sur une lie, au confluent de la Kolyma et de deux de ses affluents. (...)
Habitués à l'horizon presque infini de la taïga et au moutonnement verdoyant des mélèzes et des bouleaux, lesPJne pourront que remarquer l'étrange bosse aux proportions presque parfaites. Le tumulus luimême forme un arrondi de 15 mètres de diamètre. (...)
La base du tumulus est constituée d'un petit mur de pierres quasi cyclopéennes couvertes des mêmes inscriptions que les pierres levées de la vallée de Mosdilion, et notamment cette curieuse écriture en forme de larmes. Le tumulus ne possède aucune entrée naturelle ou originelle. En faisant le tour, lesPJpeuvent très facilement trouver, à la base du tumulus, une ouverture ressemblant à un gros terrier. (...)
Les cercles dessinés dans la pierre semblent tous être liés sans jamais se chevaucher. Cette étonnante réalisation peut donner une impression de vertige (surtout si lesPJratent un jet de Pouvoir). Par un phénomène de trompel'oeil , ces spirales envoûtantes poussent le regard vers le centre du tumulus. Là, lesPJse sentent comme attirés par un conduit extrêmement sombre. Des cordes , solidement fixées par des grappins, permettent d'y descendre. (...)
Chaque tombeau bouche le conduit, il faut pour descendre à l'étage inférieur , ouvrir le tombeau et défoncer le fond. Les pillards l'avaient compris et fait trois fois déjà. AuxPJde continuer! C'est-à-dire démolir les quatre autres, glanant au passage, si cela les tente, armes de bronze et pectoraux d'or. (...)
Il faudra pourtant les sortir de leurs tombes, la mâchoire cherchant à mordre et l'orbite lançant des éclairs ... Le gouffre infini : Arrivés à la septième, lesPJferaient bien d'être prudents, car ce tombeau ouvre sur un puits noir. Si les investigateurs y jettent un objet lourd, ils n'obtiendront aucun bruit en retour. Le puits semble sans fond, et l'est effectivement. A partir de là, lesPJpassent dans un autre monde. Un univers qui ressemblerait à celui de l'intérieur d'un corps vivant. (...)
Une sécrétion luisante et inodore recouvre tout et devient de plus en plus épaisse à mesure que l'on descend. Si lesPJs'engagent dans ce puits, s'agrippant aux multiples prises qu'offrent les parois, ils sont rapidement obligés de prendre conscience que le gouffre qu'ils escaladent semble n'avoir aucun fond. (...)
Impossible aussi de remonter car les prises disparaissent peu à peu, se rétractant dans les parois. Seule reste cette sécrétion dans laquelle lesPJplongent désespérément les bras à la recherche de quelque chose à quoi se raccrocher. Peine perdue, vient un moment où lesPJfinissent par lâcher prise. Ils chutent alors pendant un moment qui leur semble très long, pour finir par atterrir durement sur une paroi horizontale constituée de chairs molles et grasses (1 d6 points de dommages). (...)
Ses cheveux blancs ont continué à pousser depuis sa mort, créant de véritables cordes qui plongent dans le puits. UnPJmalheureux pourrait d'ailleurs s'y rattraper afin d'éviter de tomber. Comme le dit la légende, le visage de l'homme est ridé, ou plus exactement, il est plissé comme la peau des baleines. LesPJn'ont pas tellement le temps d'étudier le géant, ils ont à résoudre deux problèmes : d'abord ils sont piégés ici, sans moyen de remonter ; de plus la Chose, comme attirée magnétiquement, veut se glisser à un des doigts de l'homme. Si lesPJessayent de l'en empêcher , elle se défend comme d'une attaque mentale et renforce son attirance. Finalement, elle échappe auxPJet reprend sa place naturelle en tant que bague. Aussitôt le vieillard bouge, lentement d'abord, puis de plus en plus vite, son corps remonte dans le puits, vers la surface. Cloués au corps par la vitesse, lesPJvoient avec horreur se rapprocher les tombes, Alors qui ils vont être écrasés, celles-ci volent en éclats sous l'effet d'un champ de force, les blocs de pierre sont expulsés du chemin du géant aussi facilement que l'on disperse les graines d'un pissenlit d'un souffle. Tout le tumulus explose. A l'air libre, lesPJsont éjectés et le géant devient lumineux , aveuglant et disparaît dans une brusque explosion silencieuse. (...)
. Et maintenant... Le monde est sauvé, ce qui apporta le Mal sur Terre est rentré chez lui, mais lesPJsont en pleine Sibérie, loin, très loin de chez eux... parmi un tumulus ravagé et des zombies redevenus cadavres. (...)
lis ne manquent ni d'armes ni de vivres, les soldats n'ayant plus besoin, ni des unes ni des autres. Il se peut même que lesPJtrouvent quelques-uns de leurs chevaux, de quoi aller bien plus vite et rallier au plus tôt la civilisation, d'autant que l'hiver sibérien ne va pas tarder à s'abattre sur le pays... Il se peut aussi, par un mécanisme étrange, que l'explosion ait projeté lesPJdans les Contrées des Rêves, ce qui serait le début d'une nouvelle aventure...